L’évolution du patrimoine architectural martiniquais
La Case antillaise et son héritage amérindien
La hutte et le carbet ont depuis toujours été connus comme les premiers habitats antillais, et cela, bien avant le début de la colonisation. Les carbets, l’habitat des Arawaks, peuples amérindiens étaient constitués de fourches d’arbres, plantées en terre, jointes avec d’autres pièces de bois qui tenaient l’une à l’autre. Le tout était couvert de feuilles de latanier ou de roseaux.
Ces huttes construites avec des matériaux entièrement écologiques leur permettaient d’être le plus proche de l’environnement naturel. L’espace cuisine était alors un lieu séparé de la case. C’est une manière de construire qui perdurera dans le temps.
Ce sont les premiers colons arrivés sur le territoire qui construiront les habitations dites « cases », « case en gaulette » ou « kaz » en créole, habitation très inspirée des huttes amérindiennes.
Les maisons coloniales et leur constitution
La maison coloniale ou la maison maître est celle qui se distingue le plus au moment de l’esclavage. Celle-ci est placée en hauteur, un point stratégique permettant une vue globale sur l’ensemble des dépendances. Les maisons des officiers et des planteurs sont à ce moment-là constituées de charpente revêtue de planche. Le plancher est alors composé de briques et le toit de tuiles hollandaises.
Le marché de la sucrerie fleurit de plus en plus. Vient alors l’idée de construire pour durer. Les colons changent leur charpente contre des matériaux de maçonnerie.
Les caractéristiques de l’architecture des cases après la colonisation
C’est après l’abolition de l’esclavage aux Caraïbes que les habitants ayant acquis un savoir-faire vont s’impliquer dans la construction d’habitat individuel. Le coin cuisine reste séparé du reste de la « case-nègre » pour éviter les incendies. Les petites dépendances placées à proximité servent alors à l’élevage des animaux (poules, cochons…).
Delawarde Jean-Baptiste, auteur de « la vie paysanne à la Martinique » fait la description suivante : « La case accuse partout le même plan rectangulaire d’environ trois mètres sur cinq ou quatre mètres sur six et même huit de longueur. Elle est couverte d’un toit à deux pans retombant à hauteur d’homme, avec une forte inclinaison de quarante-cinq degrés exigée par l’abondance des pluies et le chaume employé qui pourrit vite. Sa surface est partagée dans la longueur de deux pièces. Sur la première, s’ouvre la porte, c’est la salle à manger ou de réunion ; la seconde, servant de chambre à coucher, ne communique pas avec l’extérieur. Deux ou trois baies carrées, placées comme les portes, contre les poteaux de la case, éclairent l’intérieur. Les principales ouvertures sont orientées vers le sud ou le couchant, surtout dans les endroits découverts que balaient les alizés ».
L’architecture métallique martiniquaise
C’est après la révolution industrielle du XIXème siècle que l’architecture métallique est exportée aux Caraïbes. Cette nouvelle architecture étant parfaitement adaptée aux cyclones, tremblements de terre, séismes et climat tropical. Construites par l’architecte Henri Picq, la cathédrale et la bibliothèque de Schœlcher sont les parfaits représentants de la structure architecturale métallique en Martinique.
Pour les plus passionnés, vous pourrez vous cultiver davantage avec l’ouvrage « Une histoire évolutive de l’habitat martiniquais » de Christophe Denise. Pour les amoureux de l’architecture, la Martinique vous offre la possibilité d’admirer tout son historique architectural. Kazeo se met également à votre disposition si vous souhaitez investir dans un bien immobilier avec des critères d’architecture spécifiques.