Au sud de Mexico, dans la ville des coyottes, à Coyoacan, au coin d’une ruelle, numéro 247 rue de Londres, accueille en 1907 le berceau natale et de plaisirs d’une certaine Magdalena Carmen Frida Kahlo Calderón, artiste avant-gardiste mexicaine d’un XXème siècle politiquement mouvementé.
La Casa Azul ou la Maison Bleue, lieu d’histoire, d’intimité, de plaisirs intenses , d’amour libre, et de mémoires, fut construite par Juan O’Gorman en 1904.
Maison des plus atypiques de la ville de Mexico, elle est l’un des premiers symboles d’une architecture fonctionnaliste et moderniste d’Amérique Latine.
Dans cet univers céruléen, poussons les portes de cette maison témoin d’histoire et de passion. Témoin d’un amour renversant, là où Frida Kahlo se retrouva bien souvent seule avec les déboires que la vie lui réserva.
Au pied des murs bleu aveuglant, après la guerre d’Espagne de 1936 à 1939, fumant la pipe, des peones révolutionnaires, des féministes, peintres, photographes, républicains exilés, banquiers, mécènes comme Rockefeller, André Breton, convergent dans cette maison bleue par sa couleur et par un ciel spectateur d’événements retraçant toute une histoire. Celle de Frida durant son adolescence, durant cette longue convalescence dans un lit à baldaquin. Un lit soutenant le poids de ses peines, de ses joies mais surtout servant indéniablement à créer ses plus belles œuvres dont les habitants de la Casa en seront les premiers admirateurs.
Elle est aussi une maison-bohème, témoin d’un amour bouleversant et asile un tant soit peu pour Léon Trotski, avec qui Frida viva une idylle.
La Casa Azul se compose en deux dépendances, séparément liées par une passerelle aérienne. Passerelle reflétant l’amour de cette “Fleur naïve” pour Diego, qui bien parfois les disputa… Le cube bleu pour elle, et le studio-atelier pour lui.
Maison de curiosités, où le bleu rassurant des murs extérieurs, dévoilent un jardin où lianes, magnolias, cactus se miroitent dans un bassin central. Quant à ceux des intérieurs qui s’encombrent de foisonnantes toiles de l’artiste, de photos de famille, d’objets précolombiens que Frida collectionnait. La Casa Azul, s’est parée d’un bleu électrique à la limite de l’aveuglement discutant avec le jaune de la cuisine où on peut y lire en lettres empierrées le nom du couple révolutionnaire.
Mais il est une couleur traduisant l’espoir et la sérénité, le bleu dont Frida côtoiera toute sa vie. Maison-atelier, lapis-lazuli, où l’on découvre, telle qu’elle l’a quittée en 1954, la liberté d’être femme, une femme libre, infirme, et blessée de l’âme.