C’est en faisant défiler le fil d’actualité « recherches » d’instragram que les yeux de Kliide se sont posés sur cette image. Une image qui s’est détachée de ce pêle-mêle où tout et rien se côtoie.
Une image à un clic d’une tendre découverte virtuelle.
Quelques clics avec tact, quelques échanges numériques plus tard, la gorge nouée, son timbre mezzo-soprano s’est voilé d’une bouleversante émotion. Lexie, 29 ans raconte. Une amérindienne des temps modernes, se livre pour la première fois.
Originaire de la Martinique, née en France hexagonale, depuis sa tendre enfance, Lexie a toujours dessiné. Quelque chose d’inné.
Vingt-sept années à voler entre la France et la Martinique, elle se décide enfin.
Par soif de créer, par soif de vibrer, l’appel aux sources se fait de plus en plus fort. Elle ressent ce besoin de se nourrir de pluies de lumière, elle ressent cette envie de danser sous des rayons pluvieux. Palette de couleurs, climat et paysages changeants, Lexie vient poser ses bagages sur son île mère. C’était en 2017.
Graphiste de formation et de profession, elle a su mettre son art à profit.
Un destin tracé, une habileté croquée. La toile pour support, le crayon devient le prolongement de sa main quand son imaginaire se bouscule… comme si, le médium l’avait appelée.
Virtuose de l’aquarelle, émérite des pastels, ses inspirations se meuvent en dessin. Des aspirations qui deviennent son dessein.
« Je ne suis pas peintre, j’essaie de comprendre la peinture. », dit-elle.
Marquée par la féminité, la femme prend une place majeure dans ses créations – telle Courbet, elle en fait sa représentation du monde.
Ayant sa propre conception de ce qui l’entour, elle discute avec son art. Assise dans son « appart-atelier », lumière douce et ambrée en journée, ou ambiance sombre et taraudante en soirée, telle une peinture du Caravage.
L’âme quelque peu tourmentée mais éveillée, elle dessine des visages, des corps, des moments volés qui seront délicatement étudiés, soignés, transposés.
La peur du premier trait qui pourtant une fois posé est rempli d’assurance. Un geste maîtrisé. Un geste assumé.
Un dialogue intime où elle tente de capter avec minutie les énergies, les auras de ses muses.
Un dialogue où elle saisit ces expressions, ces textures, ces courbes, et parfaites imperfections qui se modèlent en couleurs.
Stratification de transparences, rehauts de pastels, mélange de pigments, la touche est d’une délicate insolence. Une fois le pinceau posé, les pigments de couleurs s’animent dans un décor qu’elle enlumine.
Nous voilà plonger dans un univers passionnant, déroutant à la limite des convenances. Un univers particulier, singulier.
Tout en légèreté et poésie… Lexie, portrait d’une artiste-portraitiste.