Sous un soleil dardant, pointant son zénith, les rayons d’or percent le bruit sourd de ses eaux.
Elle coule à caresses douces et denses en dansant… que c’est beau !
Le ciel clairsemé et parfois parsemé de nuages, miroite sa lumière.
Le bain prend vie là où scintille dans cette cuve de champagne des bulles qui accompagnent les corps humides. Des néréides.
Joutes des après-midis où s’animent celles et ceux,
Joutes des petits matins où perlent la rosée à ses côtés,
Joutes des soirs où se luit la lune sur les peaux des enivrées, elle reflète sirènes et tritons qui assis à ses bords se prélassent, ne se lassant de ces chants du vent.
Les regards brillent de moires.
En accord avec les corps qu’elle déforme dans l’unité, qu’elle enveloppe, elle plonge dans un silence profond.
Souvent d’un bleu turquoise envoutant, tels les tableaux de Robert Bigaman, elle revête liner, carrelage, polyester, béton ou bois… voilà du choix.
Mais pourquoi ne pas changer ?
À l’instar de son admirateur, David Hockney, plongeons la peinture où les ondines danseront. Délivrés de toutes contraintes, si ce n’est qu’une peinture adéquate à base de caoutchouc chloré, oublions liner, et autres banalités. De peinture, de mosaïque, de verre soufflé ou de résine… imagine. Dessine.
De la toile au béton, laissons libre court à l’imagination.
L’abstraction s’invite dans les profondeurs de nos bassins. Ces pièces d’eau transpirent en surface de tonalités. Des couleurs qui une fois plongées mouvront en de souvenirs certains.